Article : Octobre rose, quand la médecine recoud l’âme et rallume la flamme
Interview Octobre Rose et médecine intime avec Dre Lydie CHEVRIAUX, médecin à Forever Institut, paru dans Go Out Mag le 08.10.2025
Octobre rose ourle la ville de rubans comme autant de fils de courage. À Forever Institut, la Dre Lydie Chevriaux, médecin esthétique aux multiples cordes mais spécialiste de la gynécologie intime, tisse une médecine singulière : une médecine qui ne se contente pas de réparer les tissus, mais qui recoud l’estime, apaise les cicatrices invisibles et rallume les braises du désir. Entre soin et beauté, elle redonne voix au corps et souffle à l’âme.
Conversation à fleur de peau et au cœur du corps avec une médecin de l’intime.
Votre parcours ressemble à une mue : de la médecine générale à la gynécologie, puis vers l’esthétique intime. Comment s’est dessinée cette trajectoire, presque comme une évidence ?
J’ai débuté comme médecin généraliste, et petit à petit, beaucoup de patientes me consultaient pour des suivis gynécologiques. Pose de stérilets, implants contraceptifs, grossesses… cela s’est fait naturellement. Comme femme et médecin, j’ai vite senti que répondre à ces besoins comblait un manque. Puis, un laboratoire m’a contactée en me disant : « Vous qui pratiquez déjà la gynécologie, pourquoi ne pas vous former à sa dimension esthétique ? » J’ai accepté, sans tabou!
Quand on parle de santé intime, on touche à la confidence, à la pudeur, mais aussi à la beauté et au bien-être. Était-ce naturel pour vous d’entrelacer soin, esthétique et confiance en soi ?
Oui, car tout est intimement lié. La sécheresse vaginale, par exemple, frappe nombre de femmes après un cancer ou des traitements lourds. Trop souvent, elles entendent encore : “Il n’y a pas de solution, il faut apprendre à vivre avec.” Pourtant, redonner confort et confiance en soi, c’est déjà soigner. Deux patientes sur trois viennent me voir après avoir été malmenées, par la maladie ou par le silence médical. Alors la gynécologie esthétique prend tout son sens : une réponse profondément humaine, bien au-delà de l’apparence.
Derrière les portes closes de votre cabinet, quels sont les motifs qui amènent le plus souvent vos patientes ?La sécheresse vaginale est en première ligne, souvent liée aux traitements oncologiques ou à la ménopause. Mais aussi des gênes fonctionnelles : douleurs lors du sport, inconfort avec des vêtements serrés, ou une perte de confiance dans l’intimité. Certaines viennent pour remodeler les grandes lèvres, d’autres pour retrouver une vie sexuelle après des années de pause. Ce n’est jamais « par caprice » : c’est un besoin de confort, de dignité.
Aujourd’hui, les techniques se multiplient … Comment choisissez-vous le bon geste, la bonne note, pour réaccorder l’intime ?
Il existe plusieurs approches. Les injections d’acide hyaluronique, qui réhydratent et restaurent. La radiofréquence, qui améliore la souplesse vaginale et traite le vaginisme. Plus récemment, la biophotomodulation, grâce à la lumière, stimule le collagène et équilibre la flore intime. Chaque protocole est choisi selon l’histoire de la patiente. Ce n’est jamais standardisé, toujours personnalisé.
Vous parlez souvent d’histoires singulières. Avez-vous une anecdote qui illustre cette alchimie entre soin médical et renaissance personnelle?
Une patiente de 68 ans, veuve depuis près de deux décennies, avait retrouvé l’élan d’un nouveau compagnon. Dix-huit années sans intimité avaient laissé leur empreinte, au point qu’un premier rapport lui provoqua une déchirure vaginale. Nous avons travaillé à réhydrater les tissus, mais aussi à réapprendre le langage de l’attention : j’ai pris le temps de parler avec son partenaire, d’évoquer la tendresse des préliminaires, l’importance de la délicatesse. Ce dialogue s’est révélé aussi thérapeutique que le geste médical lui-même. Car je le répète souvent : dans ces parcours, la communication du couple est une partie intégrante de la guérison
En ce mois d’Octobre Rose, votre arrivée chez Forever Institut résonne comme un symbole. Quel message souhaitez-vous adresser aux femmes qui hésitent encore à franchir le seuil d’un cabinet pour parler d’intimité ?
Osez en parler! La santé intime n’a rien d’un tabou : elle mérite la même vigilance que le cœur, la peau ou les yeux. Trouvez un médecin auprès duquel vous vous sentez en confiance, confiez-lui vos questions, même couchées sur le papier si la voix tremble. La gynécologie esthétique n’est pas un caprice : c’est une médecine du confort retrouvé, de l’estime recousue et du lien réinventé.
